samedi 16 août 2008

L'acte de lire va continuer à progresser


Selon l'historien Jean-Yves Mollier: "Le livre n'est pas tributaire d'un support, il a existé dans l'Antiquité sous la forme d'un rouleau, puis sous celle d'un cahier, demain ce sera sous la forme d'un écran plat. Mais le livre en lui-même ne recule pas."


Les livres seraient-ils menacés par l'écran? Les nouvelles technologies envahiraient-elles à ce point notre quotidien qu'elles supplanteraient nos bibliothèques et réduiraient notre champ intellectuel? Jean-Yves Mollier, historien du livre et de la lecture [a], ne sombre pas dans le pessimisme, mais voit au contraire des signes encourageants. Les lettres, qui ont historiquement accompagné la culture française au point de l'avoir modelée, ont donc encore de belles pages à écrire.

Label France: Quelle est la place spécifique de l'écirt, des lettres, des livres
dans l'identité culturelle française?
Jean-Yves Mollier:
La place de l'écrit est fondamentale dans la culture française, car c'est l'école qui a fixé les bases du canon littéraire et forgé le panthéon de cette culture dès la seconde moitié du XIXe siècle. Les héros littéraires du Tour de France par deux enfants de Mme Fouillée, publié en 1877, réédité plus de 400 fois, ont ainsi inspiré plusieurs générations d'écoliers. L'identité culturelle de la France comme "mère des arts" est donc passée par ce rapport aux grands écrivains nationaux, devenus des modèles à imiter pour les autres cultures nationales. Le roman-feuilleton a aussi contribué, dans la presse, à populariser Honoré de Balzac, Victor Hugo, etc.

Comment expliquer le paradoxe actuel: la production éditoriale est de plus en plus importante tandis que les études semblent conclure à une baisse des "gros lecteurs"?

Certes, le nombre de ceux qui lisent plus de 25 livres par an s'effrite d'année en année, mais celui des autres lecteurs continue d'augmenter. De plus, toutes les enquêtes montrent qu'il y a de plus en plus de gens qui fréquentent les bibliothèques. La France comporte 65 millions d'habitants. On a vendu, en 2006, 450 millions de volumes et l'on en a emprunté 200 millions. Nous en sommes donc à 10 livres par chaque Français. C'est considérable: on n'a jamais
connu de tels chiffres en France. Il n'y a donc pas de crise de la lecture.

L'écran menace-t-il de se subtituer à l'imprimerie?

Il est incontestable que les nouvelles technologies, tels l'écran plat qui est en train de s'affiner, le papier électronique [b], l'encre électronique [c], le couplage avec une puce téléchargeable qui permet d'avoir sur soi une bibliothèque immense, vont prendre une place de plus en plus grande. Mais cela ne va pas tuer l'écrit ni supprimer le livre tel que nous le connaissons, simplement en réduire la place.

Dans une journée de 24 heures, nous continuerons à lire des journeaux (quotidient, hebdomadaires, revues), imprimés sur papier, nous écouterons également la radio, regarderons la télévision, utiliserons un ordinateur et lirons des livres. Le livre n'est pas tributaire d'un support, il a existé dans l'Antiquité sous la forme d'un rouleau (volumen), puis sous celle d'un cahier (codex), demain, sous celle d'un écran plat. Le livre, en lui-même, ne recule pas.

D'ailleurs, Internet et l'écran plat ne menacent pas le principe de la lecture, mais le contenu des
lectures. C'est par celui-ci que les changements interviendront, même si la lecture, ou l'acte de lire, va continuer à progresser, y compris sur les téléphones mobiles.

Il faut pourtant bien admettre que l'organisation de la pensée est réduite sur ce type d'écran. Par ailleurs, et c'est un point important, la lecture et les livres permettent un recul par rapport au contenu de l'information, recul qui n'existe plus avec les autres médias. Le livre permet un retour sur le texte, opération moins habituelle quand il s'agit d'une information diffusée par la télévision ou la radio.


Le risque n'est-il pas de voir le "patrimoine" défini comme ce qui est le plus consulté ou le plus lu sur Internet, ce qui évacuerait un certain nombre de "classiques"?

Vous soulignez un des problèmes clés de l'avenir: les fameux moteurs de recherche qui sont ce que j'appellerais des péages d'entrée sur les autoroutes de la communication et de l'information. Si le moteur n'a pas intégré, par exemple, le poème rarissime d'un mandarin chinois du XIIe siècle avant Jésus-Christ, je ne le trouverai jamais. Il faudrait donc que les pouvoirs publics réfléchissent à la constitution de moteurs auxiliaires, qui pourraient émaner des grandes bibliothèques nationales, de l'Unesco, pourquoi pas l'ONU un jour, dont le but serait d'être le plus exhaustif possible par rapport à la diversité culturelle.

Il existe une forme de censure économique qui consiste à ne vendre que les auteurs susceptibles d'être achetés. N'est-ce pas là le vrai danger?

Bien sûr. C'est en effet aujourd'hui la censure du marché qui es le point le plus sensible. Ce n'est pas une censure volontariste. Mais, à partir du moment où ses critères sont quantitatifs et où ils visent la rentabilité, ils sélectionnent les produits dont ils espèrent cette rentabilité. Le marché sélectionne ce qui est capable de générer un profit.

Gilles Heuré, journaliste à l'hebdomadaire culturel Télérama.

[a] Jean-Yves Mollier enseigne l'histoire contemporaine à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
[b] Le papier électronique, sorte de membrane souple à peine plus épaisse qu'une feuille de papier, permet de télécharger jusqu'à des centaines de livres. La technologie, déjà au point, n'en est encore qu'aux balbutiements de sa commercialisation (dont la géngéralisation est attendue pour 2010). La révolution qu'elle représente pourrait toucher autant l'édition que la presse.
[c] L'encre électronique est composée de pigments qui réagissent à des impulsions électriques pour apparaître avec un meilleur contraste, et donc beaucoup plus lisiblement aujourd'hui avec des cristaux liquides sur un écran présentant textes, photos et vidéos.


@ Pour aller plus loin
  • Jean-Yves Mollier (dir.), "Où va le livre?", éd. La Dispute, Paris, 2007.
  • Guglielmo Cavallo et Roger Chartier (dir.), "Histoire de la lecture dans le monde occidental", éd. du Seuil, Paris, 1997.
  • Henri-Jean Matin, "Les Métamorphoses du livre", entretiens avec Jean-Marc Chatelain et Christian Jacob, éd. Albin Michel, Paris, 2004.
  • Le site de l'institut d'histoire du livre: http://ihl.enssib.fr
  • Institut de recherche et d'histoire des textes: www.irht.cnrs.fr


(C) 2008. Label France. Nº 69 1er TRIMESTRE 2008

vendredi 15 août 2008

Merci, Vicky

L'acte de donner, quand il est motivé par l'amour, est le plus noble des gestes humains. Seul celui qui a donné avec amour sait le sourire radieux qu'excite une offrande généreuse, les larmes joyeuses qui font scintiller les yeux de l'autre, la gratitude qui sourd au tréfonds du coeur, la satisfaction de faire plaisir à l'autre.

Recevoir un présent d'un ami qui nous aime nous engage. Ce sont les choses qu'on nous a données en cadeau celles que nous chérissons le plus, celles que nous gardons avec la plus grande tendresse, celles que nous protégeons farouchement du danger, de la détérioration, des mains étrangères.

Un livre donné avec amour est un bien précieux. Dès que nous avons la certitude d'être à l'abri des regards intrus et du vacarme, nous plongeons dans ses pages; captivés par le récit, nous expérimentons chaque mouvement, chaque p
ensée, chaque hésitation.

Ce sont les livres qu'on nous a donnés avec amour qui nous procurent le plus vif plaisir, le plaisir de la lecture par transfert. "Aimer c'est, finalement, faire don de nos préférences à ceux que nous préférons."
Cela exige réfléchir à ce que l'autre ne possède pas mais dont il a besoin, mettre en avant l'intérêt de l'autre, penser à ses goûts, à ses désirs.

"Nous sommes habités de livres et d'amis". Si pour nous il est facile d'oublier une liste pour le supermarché, la clef de notre appartement, notre numéro de téléphone ou toute autre information banale, il nous est pourtant impossible d'oublier un ami, ou un cadeau offert par quelqu'un qui nous aime: la gratitude est la mémoire du coeur.

Je te remercie, Vicky, de m'avoir fait don du roman Métaphysique des tubes, un texte qui m'a surpris par son style perçant et amusant, par l'économie du langage et l'efficacité des images, par l'humour et la lucidité de l'auteur. C'est un livre que je veux partager car c'est le partage qui m'a permis de le découvrir.

À l'âge de deux ans, j'étais sortie de ma torpeur, pour découvrir que la vie était une vallée de larmes où l'on mangeait des carottes bouillies avec du jambon. J'avais dû avoir le sentiment de m'avoir fait avoir. À quoi bon se tuer à naître si ce n'est pour connaître le plaisir? Les adultes ont accès à mille sortes de voluptés, mais pour les enfançons, il n'y a que la gourmandise qui puisse ouvrir les portes de la délectation.


La grand-mère m'avait rempli la bouche de sucre: soudain, l'animal furieux avait appris qu'il y avait une justification à tant d'ennui, que le corps et l'esprit servaient à exulter et qu'il ne fallait donc pas en vouloir ni à l'univers entier ni à soi-même d'être là. Le plaisir profita de l'occasion pour nommer son instrument: il l'appela moi - et c'est un nom que j'ai conservé. (Amélie NOTHOMB. Métaphysique des tubes).


jeudi 14 août 2008

Conférence: La paradoja del sujeto


L'Alliance Française de San José vous invite à la conférence La paradoja del sujeto (la paradoxe du sujet), qui aura lieu mercredi 20 août 2008 à l'Instituto de México. Cette conférence sera prononcée par Guy LeGaufey, membre de l'École lacanienne de psychanalyse et directeur de la Revista Página Literal.

L'Instituto de México se trouve 250 mètres au Sud de l'Agencia Subarú, Barrio Los Yoses, San Pedro de Montes de Oca (à San José, Costa Rica). Vous pouvez vous renseigner au téléphone: 2283-2333.

mardi 12 août 2008

Yasmina Khadra

Qu'est-ce qui nous fait choisir, dans une gamme ample et variée de livres, un exemplaire en particulier? Comment peut-on expliquer ce qui arrive lorsque nos yeux sont mystérieusement attirés par le texte qui imprimera une empreinte indélébile sur notre esprit? Ce cas est probablement exceptionnel...

Considérons le lecteur exigeant. Il examine soigneusement plusieurs éléments: couverture, quatrième de couverture, polices, papier, illustrations, textures, arômes... Il est rare qu'il se hasarde à l'inconnu. Il cherchera les auteurs incontournables, il écoutera de temps en temps les recommandations de lecteurs qui, comme lui, ont un critère incontestable. Son regard parcourt les rayons jusqu'à ce qu'il trouve le titre qui a motivé sa visite au libraire.

Des occasions sans égal existent où il découvre une gemme celée, réservée à celui qui saura la tirer vers soi parmi les pierres ordinaires.
Une énergie qui échappe à son intelligence s'opère: l'attention de notre lecteur est captivée par un envoûtement secret. Sa main s'écarte de Balzac, Raimbaud et Tournier; il les met de côté pour une prochaine fois. C'est le moment idéal pour s'absorber dans la littérature maghrébine. Yasmina Khadra est son choix définitif; Les Hirondelles de Kaboul, le texte indiqué. Fier de sa découverte, notre lecteur veut accorder un jour à la lecture. Peu de temps est nécessaire pour qu'il constate combien ce livre est fascinant: la richesse du langage, l'efficacité des images (qu'il trouve souvent troublantes), le foisonnement de métaphores qui s'entrefilent et dont la concision n'empêche aucunement qu'elles soient vivantes. Soudain, le doute l'assaille: est-ce du Français qu'il lit? Si oui, comment a-t-il gagné une telle exubérance et une telle virtuosité lyriques, cette musicalité hors du commun? Cet auteur est, sans l'ombre d'un doute, un artiste prodigieux.

L'auteur

Né en 1955 à Kenadsa, Algérie, d'un père infirmier et d'une mère nomade et conteuse, Yasmina Khadra a reçu 17 ans de formation militaire, puis consacré 36 ans à la carrière des armes, avant de se vouer entièrement à la littérature. Cependant, cette vocation d'écrivain le hantait depuis l'enfance.

Contrairement à ce que son nom fait penser, Yasmina Khadra n'est pas une femme. Ce qui est encore plus étonnant: depuis la parution de sa première oeuvre en Français, 17 ans sont passés avant qu'il ne lève le masque. La révélation de son identité réelle s'est donné en deux moments et coïncident avec la publication de deux ouvrages: L'Écrivain et L'imposture des mots. Dans L'Écrivain, il évoque ses souvenirs d'enfance et parle de sa résolution de devenir écrivain.

Yasmina Khadra s'appelle de son vrai nom Mohamed Moulessehoul. Naturellement, la divulgation de sa véritable identité -qui a lieu en 2001- a enclenché une grande polémique autant en France qu'en Algérie. Ses premiers romans et nouvelles en langue française avaient été acclamées, suscitant un grand enthousiasme puisqu'enfin une femme algérienne prenait part dans la vie de sa nation; d'ailleurs, c'était la première fois qu'une algérienne écrivait en Français.

Les réactions

Le plus grand nombre était non seulement scandalisé, mais déçu: l'histoire de cette femme qui portait une lueur d'espoir au sein d'une Algérie déchirée était finalement illusoire. En outre, on ne pouvait pas accepter que l'auteur qui avait fasciné le public soit un guerrier, un militaire de l'armée algérienne.

Avec le temps, Khadra a avancé ses ferventes motivations: l'amour et le respect qu'il voue à sa femme, à qui il a donné son nom, et qui lui offre en retour ses deux prénoms; il s'agit donc d'une manière de renouveler ses voeux conjugaux par l'échange symbolique des alliances. Par ailleurs, ce pseudonyme lui avait permis d'"entrer en clandestinité" -comme il l'explique- et de "couper court à une sorte d'autocensure qui caractérisait ses premiers textes, écrits en arabe"; il représente paradoxalement la rupture avec sa carrière militaire (encore qu'il n
e méprise pas l'homme d'armes qu'il fut). Enfin, par l'intermédiaire du nom de son épouse, il obtient la consécration de la courageuse femme algérienne, qui garde et nourrit l'espoir dans un pays gouverné par le désarroi.

Les hirondelles de Kaboul
Dans les ruines brûlantes de la cité millénaire de Kaboul, la mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femme, là un stade rempli pour des exécutions publiques. Les Taliban veillent. La joie et le rire sont devenus suspects. Atiq, le courageux moudjahid reconverti en geôlier, traîne sa peine. Toute fierté l'a quitté. Le goût de vivre a également abandonné Mohsen, qui rêvait de modernité. Son épouse Zunaira, avocate, plus belle que le ciel, est désormais à l'obscurité grillagée du tchadri. Alors Kaboul, que la folie guette, n'a plus d'autres histoires à offrir que ses tragédies. Quel espoir est-il permis? Le printemps des hirondelles semble bien loin encore... (Quatrième de couverture).

Littérature du XVIIe siècle: aperçu historique


Le 14 mai 1610, François Ravaillac, un fanatique religieux, poignarde le roi Henri IV, rue de la Ferronnerie à Paris. Le régicide, dont les causes profondes restent obscures, marque la naissance du XVIIe siècle, dit "classique". Âgé de neuf ans, le Dauphin Louis XIII est très jeune pour gouverner. C'est ainsi que Marie de Médicis devient régente pour une période de 14 ans. Or étant une femme ignorante, incapable, et liée au roi catholique Philippe IV d'Espagne, sa position n'est pas forte auprès des nobles et des protestants. Ceux-ci produisent une ambiance de troubles et tensions politiques. La Régente décide alors de s'entourer de conseillers, avec notamment l'appui du cardinal Richelieu.

Richelieu arrive avec une entreprise en tête, c'est de centraliser le pouvoir dans la personne du roi. Cependant, lorsque Louis XIII assume définitivement le pouvoir en 1624, il se méfie du cardinal.

"Cette politique donne un tel élan aux activités artistiques, que Paris va devenir le grand centre international où s'élabore le goût moderne. [...] Paris ne perdra plus sa place de grande capitale des arts." (Histoire Littéraire de la France, tome 2, p. 31).

Quoi qu'il en soit, une monarchie centralisée est mise en place. D'ailleurs, Richelieu fonde l'Académie Française dans le but d'unifier la langue mais aussi de contrôler la vie intellectuelle. Grâce au fait que l'Église reste étroitement liée au royaume, Louis XIII devient Roi absolu par Droit divin.

Louis XIII meurt en 1643, quelques ans plus tard que Richelieu. Le Dauphin, le futur Louis XIV, n'avait que cinq ans et sa mère, Anne d'Autriche, prend la régence. Puisqu'elle veut conserver le conseil politique autrefois assuré par Richelieu, elle nomme -contre toute attente et malgré la désapprobation des cercles politiques- le cardinal Mazarin dans le même poste qu'occupait son prédécesseur: Principal Ministre d'État.

Louis XIV devient roi à part entière en 1661. Effectivement, il est le premier et seul roi absolu. D'ailleurs, il a gouverné pendant 72 ans. Au début de son règne, il ne trouve pas une demeure qui le satisfasse. Habitant à Paris, il se méfiait des habitants de la capitale. C'est ainsi qu'il visite plusieurs châteaux et finalement décide de construire un palais à Versailles. Vraisemblable prison dorée, Versailles enveloppe les nobles dans une ambiance de faste, de luxe et de fête. En même temps, le Roi Soleil fait venir des bourgeois pour occuper des postes importants dans la Cour (notamment des ministres). Il entend également unifier le peuple par la foi; mais les protestants portent ombrage au roi.

Pour ce qui est de l'art, le règne de Louis XIV est, du point de vue de la quantité, une période de foisonnement et fécondité de la vie artistique française. Or le roi mène une politique de protection et de développement des arts qui limite la liberté des artistes: leur action est subordonnée -autant qu'il se peut- à une unique opération de prestige de grande envergure.

En ce qui concerne la littérature, plusieurs tendances littéraires vont se développer, parmi lesquelles:
  • Le baroque, un mouvement culturel, artistique et littéraire qui mène les artistes à réclamer la liberté. Souvent, les artistes baroques développent un goût de l'excès car ils ne savent pas gouverner cette liberté. En outre, il existe chez eux une fascination de la mort et de l'horrible. Au théâtre, les décors sont surchargés, on porte des masques et des déguisements.
  • Le pré-classique, qui veut consolider les façons de faire du XVIe. Il est appelé pré-classique parce qu'il n'est pas pleinement classique (digne d'être vu en classe). Les auteurs qui ont élaboré et appliqué cette doctrine considéraient les littératures grecque et latine quasiment parfaites, ils tenaient à "la souveraineté de la raison, l'obéissance aux règles et l'imitation des Anciens" (Hist. Litt. de la France, p. 71).